La première version entièrement en vers des Hymnes à la Nuit est achevée en janvier 1800. En août de la même année est publiée la version révisée dans la revue Athénaum.

La mort prématurée de Sophie von Kühn en 1797, fiancée à Novalis en 1795, son amour absolu et l’élue de sa quête mystique, laissera en lui une marque indélébile et les Hymnes peuvent être vus comme un hommage posthume à la bien-aimée. Rédigés en prose et en vers, les Hymnes sont peut-être cette préparation à son propre départ, cette quête d’ataraxie à laquelle aspire le poète, cette quiétude obtenue par le culte qu’il a voué à Sophie après sa mort, et qui lui a ouvert les portes de la délivrance apaisée et souriante. Les Hymnes à la Nuit, portés par l’exaltation mystique de l’auteur, sont un combat fait de questionnement permanent opposant dans une complexe alchimie le réel visible et ces mondes accessibles aux rares âmes assoiffées de regards insondables dans les mystères de la vie.

La traduction de L. Guenat rejoint sa démarche de peintre. Un cheminement à l’écoute des mystères de la vie, un questionnement des symboles primitifs, au bénéfice de la quête incessante de sa propre identité. La peinture, comme le texte, dans une démarche parallèle, vise l’essentiel, et tente d’étancher sa quête à la source des émotions primordiales. Ses illustrations sont des linographies d’extrême raffinement do